Les différents types de fractures chez le chien

On distingue :

  • les fractures simples, caractérisées par un trait de fracture unique entre deux segments osseux,
  • les fractures complexes, comportant au moins un fragment intermédiaire. 

Les fractures peuvent également être classées selon leur relation avec la peau : 

  • les fractures fermées, sans plaie cutanée associée,
  • les fractures ouvertes, accompagnées d’une plaie cutanée en regard de la fracture. Ces dernières nécessitent une prise en charge plus urgente en raison d’un risque infectieux accru. 

Selon la localisation anatomique, on différencie : 

  • les fractures diaphysaires, qui concernent la partie centrale des os longs comme le tibia, le fémur ou le radius,
  • les fractures articulaires, qui atteignent les articulations comme celles du coude, du genou ou de la hanche. 

Les principales causes de fracture chez le chien sont les accidents de la voie publique et les chutes. 

Symptômes d’une fracture chez le chien 

La douleur est l’un des principaux signes cliniques en cas de fracture. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas uniquement les pattes qui peuvent être concernées : le bassin, la mâchoire, les côtes ou d’autres os peuvent également se fracturer. 

Lorsqu’une patte avant ou arrière est touchée, le chien manifeste généralement une boiterie marquée, et il arrive qu’il ne pose plus du tout la patte au sol. La patte peut aussi présenter une déformation visible ou une position anormale. 

En cas de fracture incomplète, la boiterie peut être plus discrète. Un gonflement, parfois accompagné d’un hématome, peut apparaître autour de la zone fracturée. 

Si le chien souffre d’une fracture de la mâchoire, par exemple à la suite d’un choc ou en lien avec une parodontite avancée, une diminution de l’appétit est souvent observée, liée à la douleur ou à la difficulté à ouvrir la bouche. 

En cas de fracture d’une côte, le chien peut présenter des difficultés respiratoires, parfois accompagnées d’une respiration rapide ou superficielle. 

Lorsque c’est le bassin qui est touché, les symptômes incluent généralement une boiterie, des difficultés à uriner ou à déféquer, voire une incapacité à se déplacer selon la gravité de la fracture. 

Diagnostic de la fracture chez le chien 

Lors de l'examen clinique et orthopédique, le vétérinaire évalue la mobilité du chien et examine la patte source de la boiterie. Il recherche la présence de douleur, de gonflement, ainsi que d'une mobilité anormale à la palpation, parfois accompagnée de craquements lors de la manipulation de la patte. 

Les radiographies sont nécessaires pour confirmer la fracture et en préciser les détails : identification de l'os ou de l'articulation touché(e), analyse de la position des os, et classification de la fracture (simple ou complexe). 

Les différents traitements de la fracture chez le chien 

Le traitement d’une fracture dépend de plusieurs facteurs, notamment de l’âge du chien, de l’os concerné et du type de fracture. L’objectif principal est d’obtenir une cicatrisation optimale de l’os fracturé. 

Selon les cas, cette cicatrisation peut être obtenue par : 

  • une contention externe (plâtre ou attelle), 
  • ou une contention interne, réalisée lors d’une intervention chirurgicale (pose de plaques, vis, broches...). 

Le vétérinaire choisira la méthode la plus adaptée à la situation afin de maximiser les chances de consolidation tout en limitant les complications. 

Par exemple : 

  • Les os longs, comme le fémur, nécessitent le plus souvent une chirurgie avec contention interne. 
  • À l’inverse, certaines fractures peu déplacées des doigts peuvent parfois guérir simplement avec la pose d’une attelle. 

Plâtres et attelles 

Les plâtres et attelles sont des méthodes de traitement couramment utilisées pour certaines fractures localisées sur la partie inférieure des membres, c’est-à-dire sous le coude ou le genou. En revanche, pour les fractures situées plus haut, la stabilisation des fragments osseux devient plus complexe, ce qui rend ce type de traitement moins adapté. 

Lors de la pose d’un plâtre ou d’une attelle, un suivi régulier est indispensable. Le chien devra revenir plusieurs fois en consultation pour des radiographies de contrôle et pour le remplacement du dispositif jusqu’à la guérison complète. 

Bien que non chirurgicale, cette méthode doit être utilisée avec prudence, car elle présente un risque accru de complications : 

  • instabilité persistante des fragments osseux non fixés, 
  • cicatrisation des os avec déviation du membre, 
  • lésions cutanées (plaies, escarres) dues à la pression ou aux frottements du matériel de contention. 

Ostéosynthèse 

  • Plaques et vis :
    Des plaques métalliques et des vis, en acier ou en titane, peuvent être fixées sur les os fracturés lors d’une intervention chirurgicale. Ce type de stabilisation interne permet de maintenir les fragments osseux en place tout au long de la cicatrisation.

    Bien que cette approche soit plus onéreuse que la pose d’un plâtre ou d’une attelle, elle présente plusieurs avantages, elle optimise les chances de guérison, limite les risques de complications (comme les déplacements secondaires de fragments) et réduit le nombre de consultations de suivi nécessaires. 
  • Clous centro-médullaires :
    Des broches métalliques sont insérées à l’intérieur de l’os lors d’une intervention chirurgicale. Cette technique permet d’aligner et de stabiliser les fragments osseux sans fixation externe.
    Bien que la stabilité obtenue soit en général inférieure à celle apportée par les plaques et vis, elle peut s’avérer très efficace lorsqu’elle est bien maîtrisée et utilisée dans les indications appropriées. Elle permet alors une consolidation rapide de la fracture tout en étant moins invasive. 

Temps de cicatrisation et récupération 

La cicatrisation d’une fracture prend généralement quelques semaines à plusieurs mois, en fonction de plusieurs facteurs tels que : 

  • le type de fracture, 
  • l’âge du chien, 
  • la stabilité obtenue lors du traitement, 
  • et le respect des structures environnantes (muscles, nerfs, vascularisation), qui jouent un rôle essentiel dans la qualité et la rapidité de la guérison. 

Même après la consolidation osseuse, il faut souvent plusieurs mois pour que le chien retrouve une fonction complète de son membre, notamment en cas de fracture complexe ou d’atteinte articulaire.

Résultats et complications 

Dans la majorité des cas, les fractures guérissent sans complications et permettent au chien de retrouver une vie complètement normale. Toutefois, pour les fractures plus complexes, la récupération peut être plus longue. 

Dans certains cas, des complications telles que des infections, de l'instabilité ou des ruptures/pliage d’implants peuvent survenir, nécessitant parfois une nouvelle intervention chirurgicale. 

Il est donc essentiel de bien suivre les consignes post-opératoires données par le chirurgien afin de limiter ces risques et assurer une guérison optimale. 

Repos et suivi post-opératoire 

Pour la majorité des fractures, le repos est un élément clé de la guérison. Il est généralement recommandé d'éviter les sauts, les courses et l'accès aux escaliers. Il appartient à chaque propriétaire de mettre en place des solutions adaptées pour garantir le respect de ces consignes, telles qu'une petite pièce sans meubles, une cage à chien, un parc pour enfants ou encore un lit parapluie. Les sorties hygiéniques sont généralement autorisées trois fois par jour, en laisse courte, pour une durée de 5 à 10 minutes. 

Ce repos strict doit être accompagné de suivis réguliers, à la fois visuels et radiographiques, pour vérifier la bonne évolution de la fracture. 

Les consignes de repos ne doivent être levées qu'avec l'accord du chirurgien, qui est le seul à pouvoir valider la cicatrisation de la fracture et autoriser le retour à une activité normale. 

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