Signalement :
Nils, Golden Retriever mâle entier de 7 ans
Anamnèse :
Mordu par une vipère il y a 1 heure. Vipère vue et identifiée par le propriétaire.
Examen clinique :
Muqueuses roses, TRC 2", NL de taille normale, auscultation cardio-respiratoire sans anomalie, pouls PRESS, 38,9°C.
Boiterie du membre postérieur gauche de grade 5/5 avec gonflement et trace d'une morsure face cranio-latérale du tarse G.
Prise en charge d’urgence par les premiers intervenants :
- Garder l’animal le plus calme possible pour diminuer la propagation du venin dans la circulation sanguine
- Chercher et tondre le site de morsure
- Nettoyer la plaie avec de l’eau ou un produit sans alcool (peroxyde d’hydrogène)
- Retirer le collier si la morsure se trouve sur les membres antérieurs pour éviter un effet garrot en cas de gonflement sévère
- Ne pas appliquer de pression ou de glace
- Ne pas mettre de garrot ou faire d’incision
- Ne pas aspirer le venin
- Ne pas utiliser de produit à base d’alcool
- Pas d’AINS, corticoïdes controversés
NB : il n’y a pas d’injection de venin à chaque morsure de vipère, de plus la quantité de venin injectée est variable.
Examens complémentaires :
- Biochimie (fonction rénale, hépatique, glycémie)
- Hématologie
En fonction du patient les temps de coagulation et la créatine kinase peuvent être évalué.
Hospitalisation :
- Fluidothérapie : bolus 10mL/Kg si nécessaire, 4 mL/Kg/h ensuite
- Furosémide les 48 premières heures (après restauration de la volémie et en l’absence d’insuffisance rénale)
- Analgésie opioïdes : buprenorphine puis patch transdermique de fentanyl
- Antibiothérapie : Amoxicilline/ a. Clavulanique
- Protecteurs digestifs : pantoprazole, maropitant
- Dexaméthasone 0,1 mL/Kg administré à l’arrivée mais non poursuivi car controversé dans la littérature
- Gestion des complications si présentes (adrénaline, transfusion, …)
- Repos strict
Monitoring :
- Surveillance de la fréquence cardiaque, la pression artérielle, la température, la respiration, la production d’urines, la présence de pétéchies, hématurie, hématochésie, hématémèse…
- Surveillance de l’érythème (tonte, marqueur, photo, …) et de l’apparition de nécrose.
Pronostic :
Bon à réservé.
Complications possibles :
- Choc anaphylactique, les premières minutes après la morsure
- Localement : angio-oedème, oedème, érythème, lymphangite, nécrose : premières heures et s’aggravant les premiers jours.
- Systémique : hypotension (choc hypovolémique ou distributif), dyspnée (OAP, TE), troubles gastro-intestinaux, coagulopathie (CIVD, vasculite), insuffisance rénale, insuffisance hépatique, troubles neurologiques (paralysie crânio-caudale) : peuvent apparaitre plusieurs jours après la morsure.
Suivi :
Nils n’a pas présenté de complication systémique durant son hospitalisation.
Une amélioration progressive de la boiterie est notée malgré l’aggravation du gonflement. L’atteinte locale est suivie quotidiennement par une tonte large et la prise de photographie. Il a présenté un érythème marqué et, au plus fort, l’inflammation a atteint le haut du membre et les testicules, apparition d’une lymphangite le 3ème jour. Il n’a pas présenté de nécrose cutanée.
Il est sorti après 3 jours avec un contrôle et retrait du patch de fentanyl à 48 heures puis un nouveau contrôle 3 jours après.
Il ne présente pas de séquelle aujourd’hui.
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