Cas de syndrome de rémanence ovarienne chez la chatte

Le syndrome de rémanence ovarienne se définit par la persistance de symptômes évocateurs d’une activité génitale chez une femelle stérilisée. Souvent une conséquence chirurgicale, il ne faut pas négliger les autres causes pouvant être à l'origine d'un retour en œstrus d'une chatte stérilisée.

Dr. Vet. Niewiadomska, spécialiste de la reproduction animale au CHV AniCura Nordvet à la Madeleine (près de Lille)
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Dr. Vet. Niewiadomska

Étiologie 

Le syndrome de rémanence ovarienne regroupe donc l'ensemble des affections amenant une femelle stérilisée à présenter des signes d'imprégnation œstrogénique. La cause la plus courante est la présence d'une portion d'ovaire ou de l'organe complet dans l'abdomen suite à sa stérilisation. La possibilité d’une revascularisation d'un morceau d'ovaire laissé dans l'abdomen après son exérèse, et pouvant reprendre une activité par la suite. L'existence d'ovaires surnuméraires a, de plus, été observée. Le retour en chaleur peut aussi être lié à la présence de métastases d'une tumeur ovarienne (métastases non visible lors de l'exérèse de la tumeur par ovariectomie) sécrétant des œstrogènes.


L'origine iatrogène est également une cause à envisager : administration médicamenteuse directe ou indirecte lorsque la propriétaire utilise des œstrogènes dans le cadre de la ménopause, sous forme de topiques (patchs ou crèmes) que l’animal absorbe par léchage ou en transdermique.

Présentations cliniques

La présentation clinique classique d'un syndrome de rémanence ovarienne est celle d'une femelle semblant être en chaleur paradoxale alors que l'animal a été stérilisé. 

Techniques diagnostiques

La démarche diagnostique se fait en deux étapes :

  1. Confirmer le syndrome de rémanence ovarienne : confirmer la présence d'une imprégnation œstrogénique
  2. Déterminer l'origine de la rémanence.

Confirmer la présence d'une imprégnation œstrogénique est assez simple et utilise les techniques couramment utilisées lors des suivis de chaleurs pour la gestion de la reproduction. Elles consistent d'une part en la réalisation d'un frottis vaginal pour observer les signes de remaniement de la muqueuse vaginale qui évolue de l'anœstrus à l'œstrus en allant vers une kératinisation de l'épithélium avec l’imprégnation œstrogénique.

Lors de suspicion de rémanence, que le frottis indique ou non une imprégnation œstrogénique, il est nécessaire d’en rechercher l’origine.
Il est essentiel de réaliser échographie abdominale. Elle permet d'observer un ovaire ou une structure anormale s'étant développée sur la portion restante d'ovaire (kyste ou tumeur par exemple). 

Traitement

Si un reliquat ou une masse ovarienne ont été identifiés par échographie, il convient d'intervenir chirurgicalement pour le retirer. Une laparotomie exploratrice peut également être l'occasion de l'exérèse de ce qui aura été identifié au cours de l'intervention ou de la résection des pédicules ovariens et de l'utérus si rien n'est observé macroscopiquement. Pour faciliter la visualisation du tissu ovarien l'intervention doit être réalisée en phase folliculaire (pendant les chaleurs).

 
Suite à la prise en charge, l'évolution est en général très positive avec une régression des signes d'imprégnation en œstrogènes. Un examen clinique est intéressant un mois après le traitement pour confirmer l'absence d'imprégnation œstrogénique (par la réalisation d'un frottis vaginal). 


En conclusion, la rémanence ovarienne est un syndrome dont la détermination de l'étiologie nécessite une démarche diagnostic rigoureuse avec une phase de recueil des commémoratifs particulièrement importante. Elle nécessite une bonne connaissance du cycle hormonal.

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