La radiothérapie consiste à placer le patient dans une position telle que seule la zone à irradier se trouve sur le trajet des radiations. Le chat doit rester complètement immobile, et doit donc être anesthésié ou avoir reçu un sédatif.
La radiation affecte à la fois le tissu tumoral et le tissu sain normal présent dans la zone irradiée. Une seule dose massive pourrait tuer toutes les cellules tumorales, mais provoquerait également des dommages importants aux tissus sains. La radiothérapie est ainsi plus efficace lorsqu’elle est administrée en une série de doses plus petites, appelées « fractions », sur une période de plusieurs semaines. Le chat peut être hospitalisé durant toute la période de traitement ou rester à la maison et ne venir que pour la journée lorsqu’il reçoit la radiothérapie.
La radiation endommage immédiatement les cellules tumorales mais l’effet n’en sera visible qu’après plusieurs jours ou plusieurs semaines, en fonction de la vitesse de croissance de la tumeur.
Dans certains cas, la tumeur disparaît complètement. Dans d’autres, notamment lorsque la tumeur est volumineuse et englobe du tissu osseux, un gonflement persiste généralement près du lit tumoral. Ce gonflement est dû en général à du tissu cicatriciel inactif et ne provoque généralement pas de gêne. De nombreux animaux survivent plusieurs années avec un tissu cicatriciel persistant.
La réponse de la tumeur à la radiothérapie dépend de toute une série de facteurs tels que le type de cancer, sa taille et sa localisation, la quantité de tissu tumoral ayant été éliminée lors de l’intervention, etc.
Dans certains cas, la radiothérapie est très efficace et les chances sont grandes de rémission à long terme ou de rémission totale. Dans ces cas, le traitement doit être administré en plusieurs petites doses, par exemple 16 traitements répartis sur 4 semaines.
Dans d’autres cas, lorsque les chances de guérison sont faibles, la radiothérapie peut être utile pour ralentir la croissance tumorale ou réduire considérablement la taille de la tumeur. La thérapie peut faire disparaître la gêne ou la douleur provoquées par la tumeur, et ainsi permettre à l’animal de mener une vie normale de chat pendant six mois, voire plusieurs années.
L’objectif de la radiothérapie et les résultats que l’on peut en espérer seront discutés avant le début du traitement.
L’impact général de la radiothérapie et la fatigue qui peuvent survenir chez l’homme sont souvent inexistants chez les animaux, car les stratégies de traitement des animaux sont très différentes.
Les tissus entourant la tumeur ou la lésion ne peuvent être totalement épargnés par les radiations. Certains effets locaux peuvent être observés sur la peau dans la zone irradiée à la fin de la période de traitement. Il est fréquent d’observer des rougeurs légères et parfois des modifications type eczéma pouvant devenir purulentes. La réaction cutanée est généralement plus prononcée 2 à 3 semaines après le traitement, et peut nécessiter un traitement analgésique mais diminue ensuite et guérit spontanément. Il faut empêcher l’animal de se lécher ou de se mordre.
Des effets cutanés peuvent aussi apparaître bien après, tels qu’une alopécie ou une modification de la couleur des poils qui repoussent. Attendez-vous à ce que la zone exposée à la radiothérapie reste sans poils ou avec une couleur et une qualité de pelage différentes. Parfois, aucun signe n’est perceptible. Si la radiothérapie est administrée dans la cavité buccale, la muqueuse réagit et peut devenir douloureuse et rougir quelque temps après la fin de la radiothérapie.
Des effets indésirables graves sont rarement observés, mais ils peuvent survenir plusieurs mois à plusieurs années après la radiothérapie. Ces effets peuvent concerner le processus de dégradation dans le tissu conjonctif, le squelette, les tendons, etc., et occasionnellement des tumeurs apparaissent dans la zone irradiée.
Une fois la radiothérapie terminée, l’animal est suivi et subit des examens réguliers. La fréquence des visites de suivi est déterminée au cas par cas.
NOTA : cette modalité n’est actuellement pas réalisée dans nos cliniques mais elle est possible en France dans deux centres. N’hésitez pas à contacter votre vétérinaire traitant pour référer votre animal dans un de ces deux établissements.